Réussir le concours vétérinaire : le témoignage d’Emma
SOMMAIRE
Emma C. a passé le concours vétérinaire à deux reprises, en 2020 et 2021. Aujourd’hui étudiante à l’ENV Toulouse, elle revient sur ses trois années de prépa BCPST, les épreuves du concours et surtout ses conseils pour le réussir.
Pour rappel, il est possible de passer par plusieurs voies pour devenir vétérinaire :
- le concours postbac, qui se passe juste après l’obtention du Bac ;
- le concours A BCPST via la prépa BCPST ;
- le concours A TB par la prépa A TB, accessible après un Bac technologique ;
- le concours B par la voie universitaire ;
- le concours de la voie C pour les filières BTSA, BTS ou DUT ;
- le concours de la voie D, réservé aux diplômés de Master à dominante biologique ;
- le concours E, ouverts aux étudiants inscrits en première année des ENS Lyon ou Cachan et admis en liste principale aux écoles nationales vétérinaires (ENV) à la session précédente de la voie A BCPST du concours.
Pourquoi as-tu voulu passer le concours vétérinaire ?
Emma C. : Je veux devenir vétérinaire depuis que je suis toute petite. Toute ma famille a fait prépa, donc pour moi ça allait de soi. Je ne me suis jamais intéressée aux autres voies, donc je suis allée directement en concours A prépa BCPST pour réaliser mon rêve d’enfant.
Peux-tu expliquer ton parcours scolaire ?
Emma C. : À l’époque, j’ai passé un Bac S avec option Maths en Terminale. Ensuite, je suis partie en prépa BCPST à Pau.
Le confinement est tombé pendant ma seconde année de prépa. En 2020, je n’ai passé que les écrits du concours, les oraux n’ont pas été organisés à cause de la crise sanitaire. Cette année-là, je n’ai pas eu le concours donc j’ai décidé de refaire une deuxième année de prépa.
En 5/2, j’ai eu mon concours et cette fois j’ai pu passer les écrits et les oraux. Au total, j’ai donc fait trois années de prépa BCPST.
Lire Tout ce qu’il faut savoir sur la Prépa BCPST
Comment s’est passée ta prépa ?
Emma C. : Pour être honnête, habituellement je suis quelqu’un qui fournit le minimum. Mais en prépa, ce n’est pas possible ! L’avantage de la prépa, c’est que c’est très structuré et organisé : tu travailles tous les jours pareil et toujours le même temps, il n’y a pas de jour où tu travailles plus que d’autres. Du coup, l’organisation est facile, c’est juste un rythme à prendre.
La première année a été la plus compliquée pour moi. C’est un tout nouveau fonctionnement, les cours sont très denses… La première année est très longue aussi puisqu’elle finit début juillet, alors que la deuxième est beaucoup plus courte : les cours s’arrêtent à la mi-mars parce que les concours commencent en avril et qu’on a deux semaines de révision avant.
En 5/2, c’est plus facile. Quand on a redoublé, on connaît déjà tous les cours : on vient pour ne faire que des exercices, on n’a plus vraiment besoin d’écouter les cours en tant que tels. Ce ne sont que des révisions.
Quelle école visais-tu au moment où tu as passé le concours ?
Emma C. : Je visais n’importe quelle école vétérinaire. Il y en a quatre, et il n’y avait que 460 places quand j’ai passé le concours.
Sur le site des concours, tu classes les écoles que tu veux, selon tes vœux. Aucune école ne sort du lot, la répartition est très homogène. On est répartis dans les écoles suivant nos vœux et notre classement au concours mais aucune école n’est plus demandée qu’une autre, donc en principe on obtient la première que l’on met. Seuls ceux qui sont tout en bas du classement n’auront peut-être pas leur premier vœu s’il ne reste déjà plus de places dans l’école demandée.
Comment se passent les écrits du concours ?
Emma C. : Il y a huit épreuves en tout :
- deux épreuves de biologie ;
- deux épreuves de maths ;
- une épreuve de physique ;
- une épreuve de chimie ;
- une épreuve de français ;
- et une épreuve d’anglais.
Il faut savoir que la physique-chimie varie chaque année. Il y a une étude de documents et une résolution d’exercices.
Comment se passent les oraux du concours ?
Emma C. : On est convoqué environ une semaine et demie avant le début des oraux. Ils ont lieu à peu près du 15 juin au 10 juillet. Tout est à Paris, donc il faut se débrouiller pour y aller et s’y loger : il faut donc prévoir un certain budget. Moi, je venais de Toulouse, j’ai dû prendre un billet d’avion et le logement sur Paris. En général, ils essaient de nous convoquer sur une semaine ou 10 jours maximum. On a huit oraux, dont certains TP qui durent 4h. Dans le cas des TP, il ne peut y en avoir qu’un par jour. Pour le reste, on peut avoir jusqu’à deux oraux par jour.
Le concours BCPST n’est pas spécifique aux écoles vétérinaires donc il y a plusieurs écoles où l’on peut passer les oraux. À nous d’organiser nos déplacements d’un site à l’autre. Il y a quatre sites à Paris et huit oraux : deux dans chaque école.
J’avais été convoquée à AgroParisTech, à la Sorbonne, à une antenne d’AgroParisTech en banlieue et l’EFTP à Cachan.
En quoi consistent les TP ?
Emma C. : Pour la SVT, il y a une partie dissection puis une partie d’étude de documents. Pour la physique-chimie, on tombe soit sur physique, soit sur chimie pour le TP, puis l’inverse pour l’oral, de sorte que l’on a forcément les deux.
Pendant le TP de SVT, on est généralement 8 ou 10 étudiants avec un seul professeur pour gérer la salle. Pour tous les autres TP et oraux, j’étais seule avec le professeur.
Comment réviser les TP et les dissections ?
Emma C. : On finit les écrits fin avril. Il y a un écart de deux-trois semaines avant le début des oraux, donc on les révise même sans savoir si on est admissible vu que l’on n’a pas encore les résultats des écrits.
On s’entraîne avec nos professeurs de prépa : ils peuvent nous demander ce que l’on veut réviser parce qu’on peut tomber sur des dissections vues au cours des deux années de prépa, et parfois on ne se souvient pas des dissections de la première année.
Quelles sont les matières et les épreuves que tu as trouvées les plus difficiles ?
Emma C. : Pour moi, la matière la plus difficile a toujours été la biologie. J’avais d’ailleurs pris des cours particuliers de biologie en plus parce que je trouvais que mon prof de prépa était nul. J’avais environ 2h par semaine de bio supplémentaires le week-end ou la semaine. J’avais plutôt des facilités dans les autres matières, surtout en maths.
Par contre, pendant le concours, j’ai trouvé que le français était l’épreuve la plus difficile à gérer. Elle est très courte, elle ne dure que trois heures : c’est la banque d’épreuves qui laisse le moins de temps en français. On n’a que trois heures pour écrire une dissertation et on a peu d’heures de cours pendant l’année, seulement deux par semaine. Ça laisse donc peu de temps pour bien développer le français pendant l’année.
Comment se passe la formation une fois admis en école vétérinaire ?
Emma C. : Il y en a pour cinq ans, avec quatre ans de tronc commun et un an de spécialisation en fonction de ce que tu préfères faire, mais ça ne te ferme aucune porte. Moi je viens de finir ma première année, je rentre en deuxième année en septembre 2022.
La sélection se fait vraiment au moment du concours : il n’y a pas d’autre concours de sortie pendant la formation en école.
On a aussi un stage par an environ, chaque année sur un thème différent. Par exemple, cette année, je devais faire un stage en cabinet vétérinaire rural et après dans une entreprise agricole. L’année prochaine, je vais devoir trouver un stage dans une entreprise qui travaille dans les services vétérinaires, mais pas dans un cabinet vétérinaire en tant que tel.
Quels conseils donnerais-tu à des étudiants qui veulent passer le concours ?
Emma C. : D’être fort partout !
Il faut vraiment être homogène dans ses notes et très complet pour prétendre au concours vétérinaire, que ce soit à l’écrit ou à l’oral. Il n’y a pas de matière à négliger.
Ce qu’il ne faut pas faire au concours, c’est jouer avec les coefficients. En BCPST, les coeff sont presque équivalents d’une matière à l’autre. Le coefficient le plus faible à l’écrit, par exemple, c’est 2 en anglais, et le plus fort, c’est 5 en biologie. Donc avoir un 20 en anglais peut vraiment aider et faire toute la différence.
Le mot de la fin
Vous aussi, vous rêvez d’entrer en école vétérinaire ? Comme Emma, n’hésitez pas à vous tourner vers des cours particuliers pour améliorer vos chances de réussite. Si vous avez des lacunes ou des faiblesses dans certaines matières ou que vous redoutez certaines épreuves, un professeur particulier pourra vous aider à surmonter les obstacles. Edulide propose un accompagnement sur-mesure, adapté à vos besoins et à votre emploi du temps.