École nationale vétérinaire d’Alfort : ce qu’il faut savoir
SOMMAIRE
L’ENVA compte plus de 250 ans d’histoire, depuis sa création en 1766 à Maisons-Alfort ; c’est l’un des douze établissements publics d’enseignement supérieur agronomique, vétérinaire et forestier sous la tutelle du ministère de l’Agriculture et de l’alimentation. C’est l’une des quatre ENV existantes en France, et la plus ancienne école vétérinaire au monde encore sur son site d’origine. Jusqu’à aujourd’hui, elle conserve une structure imposante qui lui confère une dimension culturelle atypique.
De nombreux étudiants tentent chaque année d’intégrer cette école, malgré une rude sélection, afin de suivre des cours de qualité pour devenir vétérinaire.
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Une petite leçon d’histoire
La création de l’école fut impulsée sous Louis XV par Claude Bourgelat, écuyer et vétérinaire français qui est aussi à l’origine de la création de l’ENVL (École Nationale Vétérinaire de Lyon), actuellement appelée VetAgro Sup.
L’enseignement de l’école était axé vers l’anatomie (science à la mode durant son temps), la ferrure, la chirurgie, la thérapeutique ; l’établissement avait une autre fonction, celle de trouver des moyens assez puissants pour protéger le bétail, qui était régulièrement dévasté par les épidémies dans les campagnes.
Un deuxième site basé en Normandie compose aussi l’ENVA, le CIRALE (Centre d’Imagerie et de Recherche sur les affections Locomotrices Équines) est un centre de référence mondial reconnu pour la recherche des dysfonctionnements locomoteurs et des sources d’inefficacité des chevaux de sport et de course. Il fut créé en 1999 et dispose de matériel d’imagerie de haute qualité, et de cliniciens qualifiés pour une étude unique en son genre.
En 1995, l’établissement renouvelle son campus par la construction d’une résidence étudiante. En 2015, l’État annonce un plan d’investissement de 30 millions d’euros, complété par un financement de 15 millions d’euros de la Région Île-de-France, afin de poursuivre la rénovation et la modernisation de l’École.
Depuis 1992, l’ENVA s’est consacrée autour d’un pôle d’excellence sur la santé animale, à l’hygiène, à la qualité et la sécurité alimentaire ; de nombreux travaux sont menés avec d’autres laboratoires régionaux et nationaux comme l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation), dans l’optique de trouver des solutions pour le bien-être animal.
L’ENVA en quelques chiffres
Si voulez intégrer un campus aussi vaste que l’ENVA, il faut savoir que ça regroupe :
- 800 étudiants : 80 % d’étudiantes, 32 internes, 30 d’étudiants étrangers
- 30 chercheurs à temps plein
- 140 encadrants pédagogiques, 80 enseignants-chercheurs, 35 praticiens hospitaliers et résidents
- 12 hectares à Maisons-Alfort
- 1 centre équestre
- 3500 animaux soignés par ans pour la faune sauvage dont 85 % d’oiseaux et 15 % de mammifères
- 30 audits d’élevages d’animaux de rente (bovins, porcins, volailles, lapins)
- 50 enseignements post-universitaires
- 15 formations de qualités
- 10 000 visiteurs par année
- Un musée ouvert plus de 200 jours par an
Les formations à l’ENVA
Il n’existe pas 36 000 solutions pour bénéficier d’enseignements vétérinaires de qualité à l’ENVA. Pour être admissible, il y a deux formes de voies : après le bac, ou après deux années d’études préparatoires suivies d’un concours national. Si vous êtes titulaire d’un bac scientifique, vous avez plus de chances d’être retenu(e).
Les voies d’entrée à l’ENVA
Sept voies de recrutement sont possibles :
- Le concours post-bac, qui permet aux étudiants d’intégrer une première année commune aux quatre ENV (40 places) *
- La voie A du concours Agro Veto, majoritairement ouverte aux étudiants issus de la filière BCPST (76 places) *
- La voie A TB, qui est destinée aux titulaires du bac « sciences et techniques du laboratoire », et du bac STAV (Sciences et Technologies de l’Agronomies et du Vivant) (2 places) *
- Le concours B adressé aux étudiants sortant d’une L3 scientifique (17 places) *
- Le concours C organisé pour les titulaires de DUT dans le domaine de la biologie, mais aussi aux étudiants ayant un BTS ou BTSA dans le domaine scientifique (30 places) *
- La voie D est ouverte aux étudiants possédant un grade de docteur en médecine, de docteur en pharmacie, de docteur en chirurgie dentaire, ou d’un master avec une dominante biologie (1 place) *
- La voie E est réservée aux étudiants normaliens, c’est-à-dire ceux issus des ENS de Cachan et Lyon admis en liste principale par la voie A lors de la session de concours précédente (3 places) *
(*) Nombre de places prévu par l’arrêté ministériel, pour 2022
Le déroulement d’une formation
Majoritairement, les étudiants qui intègrent l’ENVA (ou d’autres ENV) suivent un cursus de cinq ans (parfois six ou sept), composé en deux temps : quatre ans de formation initiale en tronc commun, suivies d’un an d’approfondissement dans une thématique spécifique, en fonction du parcours et du projet personnel de l’étudiant.
Durant huit semestres, vous allez vous familiariser avec des enseignements théoriques, pratiques et cliniques. Ainsi, l’acquisition de compétences fondamentales s’opèrent autour de plusieurs domaines, à savoir : l’anatomie, la bactériologie, la virologie, la physiologie, l’alimentation, et bien d’autres encore.
Après avoir emmagasiné ces connaissances, la validation du tronc commun conduit à l’obtention du DEFV (Diplôme d’Etudes Fondamentales Vétérinaires), qui octroie le grade de Master.
La dernière année est consacrée à un approfondissement thématique selon le projet de l’étudiant, avec six secteurs dominants : animaux de production, animaux de compagnie, équidés, santé publique vétérinaire, recherche, et industrie. À l’issue de cette année, une thèse d’exercice vétérinaire doit être soutenue afin d’avoir le diplôme d’État de Docteur vétérinaire (DEV).
Des formations continues à l’ENVA sont mises à disposition, afin de s’adapter aux besoins des différents étudiants, tout au long de leur parcours.
Les stages
Durant toute la durée de la formation, des stages sont à pourvoir, afin d’avoir un premier jet dans le monde vétérinaire et anticiper les attendus professionnels. Certains stages sont obligatoires afin de valider le cursus, tandis que d’autres sont validés par des crédits de projet personnel.
Les stages diffèrent en fonction des années d’études :
- 1ère année : deux semaines en exploitation laitière bovine et stage d’une semaine en clientèle mixte en zone rurale
- 3ème année : une semaine en abattoir supervisée par un vétérinaire inspecteur
- 4ème année : quatre semaines employées à l’acquisition de connaissances sur le travail en clientèle de la médecine des espèces de rente
- 5ème année : en fonction du secteur choisi par l’étudiant et de son projet
Attention : les étudiants doivent effectuer une période de mobilité à l’étranger (quelques semaines à un an), obligatoire pour la validation de formation.
La poursuite d’études
Les étudiants ont le choix, soit de s’insérer rapidement dans le monde du travail, soit de suivre un cycle professionnel facultatif.
Il existe deux formations facultatives après un bac + 5, réservés aux titulaires d’un DVM (Diplôme Vétérinaire Reconnu) : l’internat et le résidanat.
Commun aux ENV, l’internat correspond à une année de formation dans trois domaines, après avoir été admis sur concours national : clinique des animaux de compagnie, clinique des équidés, et cliniques des ruminants. Un diplôme national d’interne des écoles vétérinaires françaises est octroyé après cette année.
L’admission au résidanat se fait sur admission et dossier. Trois ans de formations complémentaires sont à suivre, dans le but de préparer l’examen du Collège Européen concerné, afin d’avoir un titre de vétérinaire spécialiste en :
- anatomie pathologique
- chirurgie des animaux de compagnie
- chirurgie des équidés (en alternance avec la Clinique Vétérinaire de Grosbois)
- gestion de la santé des bovins
- imagerie médicale vétérinaire
- médecine interne des animaux de compagnie
- médecine interne des équidés
- neurologie
- ophtalmologie vétérinaire
- reproduction animale » (European College of Animal Reproduction)
Un patrimoine diversifié
On ne peut pas parler de l’ENVA sans évoquer son patrimoine culturel, qui a traversé les époques et connu les grands moments historiques français. Plus de 250 ans d’histoire, avec des étudiants venus de partout et d’ailleurs, l’établissement garde toujours sa conservation d’origine, en s’adaptant aux différentes époques.
Tous les deux ans, l’ENVA ouvre ses portes au public et propose de nombreuses activités ludiques et scientifiques (pour petits et grands). C’est aussi à cette occasion que l’on en apprend un peu plus sur la formation et le métier de vétérinaire.
Des édifices anciens mais originaux
Plus de onze hectares structurent le paysage de l’école, composé de grands arbres (70 % d’espaces verts) et de bâtiments imposants, formés de belles architectures. Par leur caractère imposant et résistant, certains édifices sont placés en tant que monuments historiques. Il existe plusieurs immeubles, tels que des hôpitaux, des cliniques, une pharmacie centrale (à peu près 19 bâtiments). Parmi les bâtiments, il y a :
- le bâtiment Bouley : il accueille des cliniciens et personnels du département d’élevage et pathologie, des équidés et carnivores qui travaillent à la fois pour l’hôpital équin et pour l’hôpital des animaux de compagnie
- le bâtiment Nocard : avec ses équipements modernes, on y soigne des animaux de grande corpulence. Un amphithéâtre de qualité propose des formations à distance sur des gestes techniques, médicaux, ou chirurgicaux
- le bâtiment Chauveau : il héberge des chercheurs qui partagent leurs connaissances, afin de découvrir de nouveaux traitements concernant la physiopathologie des maladies musculaires, cardiaques et ostéoarticulaires.
Le jardin botanique
Créé en même temps que l’école, ce jardin était exclusivement dédié à l’enseignement et à la recherche scientifique. Cependant, au même titre qu’un musée, il est également accessible par les visiteurs. Il regroupe des plantes médicinales, mais aussi toxiques, idéal pour les amateurs de plantes en tous genres. Des visites guidées sont organisées afin d’apprendre chaque utilisation alimentaire ou médicinale des plantes.
Le musée Fragonard
Considéré comme l’un des plus vieux musées de France, construit en même temps que l’école, il accueille des visiteurs depuis 1991. Dédié à l’exposition des animaux à travers des squelettes ou d’anatomies, il conserve sa fonction de « musée des mystères » où sont exposées des pièces originales et extravagantes en lien avec la science. C’est comme si les visiteurs y découvraient des monstres inconnus. Le musée est unique en son genre grâce aux « Écorchés » d’Honoré Fragonard qui attirent les visiteurs venus du monde entier.
Certains grands noms issus de l’ENVA
- Camille Guérin : a mit au point le vaccin BCG contre la tuberculose (avec le docteur Albert Calmette)
- Emmanuel Leclainche : professeur de microbiologie à l’origine de l’OIE (Organisation mondiale de la santé animale)
- Alcide Louis Joseph Railliet : considéré comme le fondateur de la parasitologie moderne
- Pascal Soriot : PDG d’AstraZeneca
- Philippe Thomas : vétérinaire militaire qui a découvert des phosphates tunisiens
En conclusion
Un enseignement de qualité reconnu dans le monde, un espace rempli de verdure et de bâtiments imposants, l’environnement d’étude à l’ENVA attire chaque année de nombreux étudiants désireux de travailler dans le milieu vétérinaire. Plus de 250 ans d’histoire et d’enseignements qui ont révolutionné les connaissances scientifiques animalières ; nos amis les animaux sont soignés dans un environnement propice à leur bien – être au sein de l’ENVA, les côtoyer sensibilisent les étudiants à la faune naturelle qui nous entoure.