Thème “L’enfance” en prépa scientifique : tout savoir
Bien que l’arrêté officiel n’ait pas encore été pris, il semblerait que le thème de français-philosophie pour l’année 2021-2022 soit “L’enfance”.
Découvrez les premières informations et ressources disponibles dans cet article.
Retrouvez plus d’informations sur le programme de français-philosophie en prépa scientifique.
Les œuvres du thème
Le programme 2021-2022 des Classes préparatoires scientifiques en Français-Philosophie aurait pour thème “L’enfance”, et porterait sur les œuvres suivantes :
- Aké, les années d’enfance de Wole Soyinka (réédition à venir aux éditions Belford),
- Émile ou De l’éducation (Livres 1 et 2) de Jean-Jacques Rousseau,
- Contes d’Andersen, traduction par Marc Auchet – Livre de Poche classique n°16113.
Plusieurs livres sur le sujet devrait paraître au cours du mois de mai et juin dont :
- L’enfance – Prépas scientifiques Français-Philosophie Manuel – Programme 2021-2022, de Faragot, Pinot et Guislain aux éditions Dunod (à paraître le 16 juin 2021), et
- L’enfance – Épreuve de français-philosophie – Prépas scientifiques – Concours 2021-2022, de Grainger, Charuau, Feré, aux éditions Vuibert (à paraître en mai 2021).
Aké : récit autobiographique sur l’enfance
Aké, les années d’enfance est le récit autobiographique des premières années de Wole Soyinka, grand écrivain nigérian et prix Nobel de littérature en 1986. Il y raconte son enfance, ses 11 premières années, à Aké en Afrique.
À travers son expérience et les personnes s’inscrivant dans son récit, sont abordés plusieurs thèmes comme l’éducation, l’école, l’obéissance, les punitions, les jeux, la religion, le rapport à la mort, les relations hommes-femmes, sa famille, les anciens, etc.
En arrière plan est dépeinte la colonisation britannique qui prétendit importer au Nigeria la modernité de la civilisation occidentale. Et, alors que le jeune Whole bénéficiait de l’opportunité de recevoir une éducation à l’occidentale, il fut aussi confronté à la découverte du racisme et de l’injustice.
L’Émile : un classique de la littérature et de la philosophie de Rousseau
L’Émile ou De l’éducation est un traité portant sur l’art de former les hommes de Jean-Jacques Rousseau paru en 1762. Œuvre de référence dans le domaine littéraire et philosophique, les livres I et II traitent de la petite enfance : le nourrisson et l’âge de la nature.
Ils décrivent l’éducation idéale d’un enfant fictif nommé Émile et aborde les questions éducatives qui émergent au fur et à mesure qu’il grandit. Les thèmes de la nature, du langage, de la relation au monde extérieur, du sensible sont abordés.
Cette œuvre fut l’objet de censures et de vives critiques de la part de Voltaire notamment, mais reste un classique de la philosophie des Lumières jusqu’à aujourd’hui.
Les contes d’Andersen : quand le merveilleux touche à l’intime
Les contes de Hans Christian Andersen sont connus dans de nombreux pays à travers le monde. Nous lui devons La princesse au petit pois (1835), La petite sirène (1835), Le vilain petit canard (1842), La reine des neiges (1844), La petite fille aux allumettes (1845), et bien d’autres.
Dans l’œuvre traduite par Marc Auchet, on redécouvre le merveilleux de ces contes, mais aussi des récits plus intimes, où sous le voile de la fiction, Andersen révèle sa conception de l’existence, développe ses réflexions sur la question sociale ou dit son admiration pour le progrès.
L’enfance comme thème philosophique de questionnement sur l’homme et sa nature
Ces œuvres sont une invitation à redécouvrir Platon, Descartes ou Nietzsche. Car quelle que fût leur conception de l’enfance, ils y ont trouvé les éléments qui permettent de définir et de penser la nature même de l’acte philosophique : questionner, douter et renouveler le monde.
Vous pourrez donc lire avec intérêt l’article de Laurent Bachler : Trois conceptions philosophiques de l’enfance (Spirale 2016/3 n°79 page 48 à 57) ou encore l’ouvrage d’Odette Barbero : Le thème de l’enfance dans la philosophie de Descartes, afin de découvrir ou redécouvrir que l’enfance n’est pas un objet de réflexion comme les autres pour les philosophes.
La conception de l’enfance que proposent certains d’entre eux leur permet de définir et ainsi de cerner la nature même de la pensée philosophique. Si Socrate comparait la pensée à un nouveau-né dont il faut à la fois prendre soin et mettre à l’épreuve la viabilité, Descartes voulait que le doute inaugural de la philosophie soit une rupture décisive avec l’enfance. Nietzsche, quant à lui, faisait de l’enfant la figure de l’esprit libre, capable de créer le monde et ses valeurs.